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15 octobre 2006 7 15 /10 /octobre /2006 17:26

Lorsque dans cet autre article je concluais "peaux de phoque, défense de mammouth, arrêtez le massacre !", certains ont trouvé pour le moins bizarre qu'on demande d'arrêter de décimer le mammouth (Mammuthus primigenius).

Je me suis permis d'utiliser le même terme pour pointer la tuerie des jeunes phoques et dénoncer l'exploitation éhontée d'une ressource non renouvelable. A y réfléchir, j'aurais plutôt du utiliser le terme "pillage" pour qualifier le recours à l'ivoire de mammouth, mais mes effets de manche auraient été moins voyants.

La différence essentielle entre l'ivoire d'éléphant et celui de mammouth réside évidemment dans le fait que le premier pourra exister et perdurer tant que le pachyderme qui s'en orne continue à brouter et à se reproduire. Même si les réserves du second semblent énormes - mais qu'est ce qu'énorme dans ce cas ? - il est certain que dans un futur plus ou moins proche il n'en restera plus si certains tapent dans le stock à des fins mercantiles. Le mastodonte qui produit cet ivoire-là n'est plus de ce monde pour renouveler les réserves.

Je continuerai donc à prétendre qu'utiliser l'ivoire de mammouth relève purement et simplement de la frime.

Et pour enfoncer le clou, je propose à votre attention une pipe qui cumule dans le domaine de l'usage de matériaux non renouvelables.

Pipe de Tom Richards, profil droit

Elle est fabriquée, elle aussi, avec de l'ivoire de mammouth, mais on y reconnaît en plus de la morta. En effet la tête de cette pipe est constituée de chêne (Quercus robur) recueilli en cours de fossilisation. Ce n'est plus du bois et ce n'est pas encore de la pierre.

Pipe de Tom Richards, profil gauche

L'arbre a été submergé il y a quelques 4000 à 8000 années. Avec la fin de la période glacière, le retour de la végétation en Europe et d'énormes crues dues à la fonte des glaciers, les arbres arrachés ont ainsi été ensevelis et conservés dans l'eau d'une nappe phréatique ou d'un marais. Les huiles, les matières grasses, les résines ou sèves ont été dissoutes et lessivées, la matière est devenue plus dure mais aussi plus légère et plus poreuse. C'est le début de la minéralisation.

Pipe de Tom Richards, dessous

On l'aura compris, les conditions propices à ce processus ne risquent pas de se reproduire tous les quatre matins. C'est en ce sens que la morta n'est pas à proprement parler un matériau renouvelable.

Cependant son exploitation ne pose pas de manière cruciale la question de sa disparition : ce matériau est particulièrement dissimulé et ne se livre qu'au compte goutte. De plus les conditions de sa formation sont réunies sous d'autres latitudes.

Enfin et surtout, il faut préciser que, contrairement à l'ivoire de mammouth qui est en tout point semblable à celui de l'éléphant, la morta offre des caractéristiques de fumage originales comparées à la souche de Bruyère ou l'écume de mer.

Avouons pour finir que cette pipe de Tom Richard Mehret (Allemagne) est tout simplement magnifique !

Pipe de Tom Richards, gros plan sur le fourneau

Nomenclature   Dimensions  
Valeur
       
 
Tom Richards
  Long : 13,5 cm
Ø int. foyer : 1,9 cm
Poids : 32 g
 
312,50 €
(Neuve)

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